Compte-tours sans alimentation

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30/9/25

Ce compte-tours provient d'un Matra Djet 6 de 1967, mais on le trouve aussi sur les R8 Gordini / R8-S dans ces mêmes années (avec des variantes internes, voir l'annexe 1).

Ce qui est intriguant est son absence d'alimentation en 12V. En effet il se contente d'une masse et de la connexion habituelle au primaire de la bobine coté rupteur.

Habituellement, ces appareils utilisent le 12V de la batterie pour alimenter un monostable à deux transistors produisant une onde carrée constante pour chaque impulsion d'entrée.

Voir ces schémas

On verra plus bas, qu'il génère sa propre source de 10V continu et que les impulsions arrivant au galvanomètre ne sont pas carrées mais exponentielles décroissantes avec un front montant de 10V et de faible durée.

La linéarité de l'affichage  est assurée en théorie par la forme  constante de ces impulsions.

En réalité, l'affichage a tendance à baisser à haut régime.

En annexe 2, le démontage complet est détaillé.







Le galvanomètre était hors service. L'aiguille étant totalement collée à l'axe, il a fallu sectionner  l'axe pour la déposer.

Le retro engineering pour le tracé  du schéma fut assez simple étant donné le peu de composants ainsi que leur taille.



Les pointes de plus de 200V arrivant en 6 sont filtrées par la bobine et en 5 on trouve une onde carrée.

Les fronts montant  et descendant de ce carré sont dérivés par le circuit RC : condensateur de 0.4µF et résistance ajustable de quelques centaines d'ohms.

Cette résistance permet d'ajuster l'énergie de l'impulsion exponentielle décroissante lors de l'étalonnage de l'appareil.

La dérivée négative du front descendant étant éliminée par la diode, sur la base du transistor on trouve donc le front montant d'une impulsion de durée 2ms environ.

On note que l’utilisation de la dérivée du signal carré rend insensible à la largeur de l’impulsion provenant du rupteur :
seule la fréquence du rotation du moteur commande de façon proportionnelle le galvanomètre.
Ceci en  théorie, car on verra ci dessous que dans la réalité, l'impulsion a tendance à décroitre à haut régime


L'alimentation en courant continu est assurée par la capacité de 250µF et la diode zener qui limite en théorie  à 10V cette valeur.
En effet l'anode de cette diode est connectée régulièrement à la masse en 5.
L'ensemble (bobine + capa de 250µF) agit comme un filtre passe-bas:
la bobine arrête la quasi totalité  des hautes fréquences puis la capa dérive à la masse les hautes fréquences restantes.

En pratique, 2 varie de 12.7V à 9.8V le régime augmentant.

Le transistor NPN est monté en collecteur commun : on retrouve en 8 la valeur de 1 à moins de 1V près.

L'ensemble 47 ohms et 10µF constitue un filtre simple en parallèle sur le galvanomètre.





5 en jaune, 6 en bleu.

La bobine filtre parfaitement l'impulsion d'entrée.

C'est le front montant de 5 qui va être dérivé.



1 en jaune 6 en bleu.

L'impulsion sur la base est de 10V, durée fixe environ 2ms.





A 3000 t/mn, en 8, l'impusion est bien constante. Sa valeur maximale est 10V.





A 6000 t/mn, en 8, l'impulsion se dégrade sensiblement,  sa valeur maximale est descendue de 10V à 9V.



*************************************MESURES*******************************



Un voltmètre placé entre 8 et la masse donne ceci:

50HZ  1500 t/mn  0.17V                                                                                                    En 2 : 12.7V
100Hz 3000 t/mn  0.34V   Bien linéaire                                                                           En 2 : 12.4 V
200Hz  6000 t/mn 0.63V au lieu de 0.68V soit une erreur de 8% donc 480 t/mn.      En 2 : 9.8V

En pratique cela revient à afficher  5500 t/mn alors que le régime est de 6000 t/mn, une erreur non négligeable donc.
Espérons  que ce défaut  n'est dû qu'à l'appareil en question.

La diode zener a été échangée pour une plus récente mais la variation de tension en 2 n'a pas changé.


**************************************CONCLUSION*********************************

Avec un minimum de composants élémentaires, Jaeger a conçu un compte-tours robuste, tous les condensateurs sont encore valides après plus de 50 années!

Le problème d'affichage à haut régime est peut être lié à cet exemplaire. Il faudrait le vérifier en testant d'autres compte-tours avec  cette même architecture.


***************************************ANNEXE 1  Variante********************************************


 Une variante est décrite sur le site  TEAM R8  SANS transistor, mais avec des bobinages plus complexes.









Détail des bobines supplémentaires par rapport au modèle étudié ci dessus.



***************************************ANNEXE 2  Démontage complet********************************************

Mort pour mort autant le démonter pour étudier sa tripaille.

Pour l'arrachage de l'aiguille , une fois sectionné un bout d'axe, il a fallu deux bonnes pinces et tirer réellement fort pour les séparer. L'axe (0.7 mm de diamètre)i n'a aucune trace de colle.

Le trou externe au centre de l'aiguille fait environ 0.5 mm . 

Un éventuel extracteur se devra de comporter une tige de 0.5mm en acier d'excellente qualité vu la force nécessaire à l'extraction.



2 fils de 0.2 mm OK, mais pas 3, d'où je déduis un diamètre de 0.5 mm








Le ressort comporte deux rubans indépendants, connectés d'un coté au cadre et de l'autre aux contacts vers le circuit electronique.









Ressorts de 40cm environ présentant une solidité étonnante!







Les connexions du cadre aux ressorts






Le cadre du galvanomètre et soon contrepoids d'équilibrage









L'aimant cylindrique et les 3 masses polaires













On faisait bien les choses chez Jaeger à l'époque: on voit le rubis rouge qui supporte l'extrémité de l'axe du galvanomètre.

Le cadre est confirmé à 46 ohms.